Simone Moro – L’alpinisme d’aujourd’hui

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Simone Moro et Denis Urubko, deux alpinistres aventuriers chevronnés viennent à se questionner sur l’alpinisme d’aujourd’hui.

Dès 13 ans, Simone Moro, italien et passionné d’exploration commence à grimper dans ses montagnes italiennes. Depuis, la montagne le quittera plus et au fil des années se concentrera comme beaucoup d’alpinistes sur les montagnes de l’Himalaya. Il viendra même à obtenir sa licence de pilote professionnel d’hélicoptère avec l’autorisation de voler au Népal. Il aime grimper les hauts sommets sans le recours d’oxygène.

Denis Urubko est russe et plus précisément du Kazakhstan, région grande comme l’Australie. Il a grimpé en moins de 42 jours cinq sommets de 7000 mètres en URSS. Il a fait de l’ouverture de nouvelles voies en très haute altitude sa spécialité. 

Ces deux hommes qui se sont rencontrés il y a déja plusieurs années se sont forgés une réelle confiance et entreprennent de nombreuses expéditions ensemble.


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Maintenant que vous connaissez ces deux hommes, parlons un peu plus de ce qui a réuni le jeudi 15 novembre plusieurs centaines de personnes autour de ces deux pionniers.

Ils partent du constat que le sommet du Mont-Blanc et même le sommet de l’Himalaya sont devenus des vrais autoroutes des montagnes.

Ces deux alpinistes viennent donc à s’interroger sur la question même de l’alpinisme : Exploration ou tourisme d’altitude ?

En effet, Simone Moro qui a beaucoup de présence et de charisme sur scène avec son délicieux accent italien nous dit qu’à l’heure actuelle, il y a une mondialisation de l’alpinisme où il suffit de payer entre 50 000 et 100 000 euros pour s’offrir des Sherpa et des guides pour essayer d’atteindre le toit du monde : l’Everest.

Cette manne financière permet à la population du Népal de vivre mais qui ne fait pas oublier les trop nombreux morts chaque année dans ces montagnes. Il ne faut pas oublier que la nature restera toujours plus forte que l’Homme.

Le problème est que les hommes acceptent avec difficulté leurs faiblesses et viennent à se mettre à danger. Pire, ils viennent à mettre à danger les sauveteurs qui mettent en danger leurs vies pour aller récupérer un corps, un corps que Simone Moro retrouve souvent sans vie…

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Marco Moro et Denis Urubko veulent retrouver le coté libre et sauvage de la montagne en parcourant les sommets hors saisons touristiques mais où les conditions climatiques sont souvent très difficiles, rendant l’exercice périlleux. 

Il y a aussi beaucoup de sommets qui sont moins haut que l’Everest mais bien plus dur à atteindre. La hauteur ne fait donc pas tout…

Ces deux aventuriers se demandent aussi si l’alpinisme est un sport solitaire ou collectif. Je laisserai à chacun sa réponse…

Pour illustrer tout leurs propos, ils sont partis d’un court métrage réalisé par Simone Moro dans les hautes montagnes du Népal mais aussi en Italie avec un dialogue entre cet alpiniste et un des amis qui a connu la montagne il y a déjà plusieurs dizaines d’années. Ils font donc le parallèle entre la « belle époque » et aujourd’hui.

Simone Moro dédie ce film à Walter  Bonatti, guide de haute montagne, journaliste et photographe italien. Il décidera d’abandonner l’alpinisme de haut niveau en 1965, après avoir réussi l’ouverture d’une voie directe en hivernale et en solitaire dans la face nord du Cervin.

Walter Bonatti disait ceci :

« Les montagnes n’appartiennent à personne, c’est bien connu, mais les expériences appartiennent à chacun. Beaucoup d’autres peuvent grimper sur les montagnes, mais personne ne pourra jamais s’emparer des expériences qui sont et demeurent nôtres. »

Le prochain défi de Simone Moro et de Denis Urubko devrait être grimper l’Everest sans oxygène en hiver.

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